L’objectif de ce projet est de créer un dispositif de collectes d’histoires, une prise du pouls de la société française, celle qui cherche les mots, les histoires, les couleurs pour aller à la rencontre de l’autre. Et recréer du commun.
Tu vois ?” est un projet sur le design et la politique à travers une exposition au cours de laquelle les institutions, les territoires, les écoles, les artistes, les élus montrent et racontent comment le ‘’design’’, le langage qu’ils créent et qu’ils emploient n’est pas seulement un moyen d’attirer l’attention. Si “Tu vois ?” pose effectivement la question de l’accroche — une sorte de rappel à l’ordre de celui qui est censé écouter — ce tic de langage convoque surtout la considération, la reconnaissance. L’exposition “Tu vois ?” explore le rôle du design comme vecteur, comme déclencheur de regards, de prises en considération, de conversations, de débats, de mouvements politiques ou de mobilisations massives au cours des deux dernières décennies.
Depuis la Grande Récession de 2008, l’attaque terroriste de Charlie Hebdo, l’élection présidentielle de Barack Obama, la Grande Marche d’Emmanuel Macron, le hashtag #metoo, le design s’est invité à la table du dialogue entre les dirigeants et les citoyens, entre les médias et les militants. Forçant les uns et les autres à se voir. À se regarder. À s’écouter. À se positionner dans la conversation. Pour ou contre : là n’est pas la question, le dialogue est engagé. Le regard est attiré. Le changement de perception peut s’enclencher.
MÉTHODE
Dans les villes, sur des panneaux électoraux, des affiches, des couleurs, des mots, des symboles, des campagnes, des installations se collent. Au sein de ce labyrinthe visuel, le visiteur peut participer à la création, via des ateliers pilotées par des artistes et des designers et faire émerger les thèmes qu’il juge importants pour occuper l’espace public (emploi, éducation, violence, écologie, santé, présence du service public, élections, etc).
Dans cet affichage didactique sur des panneaux d’élection, les exemples choisis et associés se mélangent aux contributions des participants (écoles, associations, mairies, artistes, administrations, villes) et permettent de comprendre le cheminement de comportements et l’impact potentiel que génère l’utilisation du design, d’un langage dans la sphère publique.